Les habitants

Selon le recensement de la population de 1911, la commune comptait 1107 habitants (le nombre maximum a été atteint en 1886 avec 1224 habitants). Depuis, le nombre n’a cessé de diminuer, jusqu’à atteindre de nos jours environ 450 personnes.

Courbe démographique Cernoy en Berry

l’activité des hommes et des femmes de la commune était fondée sur l’agricultureLa totalité ou presque de l’activité des hommes et des femmes de la commune était fondée sur l’agriculture, l’élevage de vaches laitières plus particulièrement et sur tous les métiers qui y sont rattachés.

Pendant la première moitié du XXe siècle, la vie s’organisait en fonction des saisons. Elle était très dure pour le paysan: se lever de bonne heure, soigner les bêtes, traire, assurer les travaux des champs, longs et fatigants, avec peu d’équipements, nécessitaient beaucoup d’ouvriers. Femmes et enfants devaient aider les hommes. L’électricité n’est arrivée qu’en 1928. L’eau n’est distribuée que depuis le début des années soixante-dix, suivie par le tout à l’égout. Mais, malgré tout, les gens prenaient le temps de vivre. Avant la guerre de 39-45, le village comptait 3 boulangers, 1 boucher, 8 épiciers, 10 cafés, 1 débit de tabac, 2 hôtels, 2 coiffeurs, 3 sabotiers, 2 menuisiers, 4 maréchaux-ferrants, 2 charrons, 2 cidriers, 1 tonnelier, 1 sellier, 2 marchands de vin, 1 marchand de grains, 2 entrepreneurs en maçonnerie, une modiste et une lingère. Un autobus assurait le transport quotidien vers Châtillon sur Loire, Briare, Gien, à leurs gares.

Maréchal ferrand

Tous ces métiers ont disparu, il ne reste plus qu’une Auberge dans le village.

De nombreuses fermes ont été rénovées par une nouvelle population, des personnes travaillant dans la région, pour des citadins des départements avoisinants ou de la région parisienne, qui ont soit construit, soit transformé les anciennes habitations en lieux de villégiature.

LE PÈRE TALBOT ET SON VIN.
Pierre Talbot est né à Henrichemont le 30 janvier 1805 et décédé le 11 décembre 1901 à Cernoy en Berry. Ce célibataire eut l’idée de faire, à partir de vin à 11 ou 12°, une savante macération de plantes bien spécifiques, trouvées dans la région par lui-même. Certain que son vin au secret de fabrication bien gardé avait des vertus multiples, comme redonner des forces, guérir de certaines maladies, Pierre Talbot a démontré qu’il était aussi un antidote aux piqûres de vipères.
LE PÈRE TALBOT ET SON VIN Cernoy en BerryOn raconte qu’un jour il avait réuni autour de lui une quinzaine de personnes dignes de foi et se fit mordre volontairement au bras par une vipère. Il déclara qu’il allait boire trois fois par jour pendant 10 jours un verre de ce vin, ce que chacun pouvait vérifier. Il affirma que ce traitement allait lui éviter d’être malade et lui permettrait d’être guéri de la morsure après 10 jours. L’assistance pourrait l’attester solennellement, ce qu’elle fit en effet.
Depuis ce jour, de nombreuses bouteilles de vin Talbot furent vendues, chaque année, dans les pharmacies et chez les épiciers des petits villages de la région centre. Pierre Talbot avait transmis par testament l’autorisation de fabriquer le vin Talbot à tous ses neveux. Dans une cave sur la route de Pierrefitte-es-Bois, Marcel Thuriot et Octave Champion, seuls habitants de Cernoy à connaître le secret de fabrication du vin de Talbot, continuèrent à en produire, commercialisé sous le nom l’ASPI.
A Châtillon-sur-Loire, Camille Talbot confectionnait le VIPERIN. Mais, dans les années cinquante, le dernier fabricant fut confronté à un procès pour exercice illégal de la pharmacie. Après moult discussions et témoignages, il gagna son procès, et depuis, sous le manteau, l’ASPI poursuit sa vie aux 1000 vertus. On lui attribuait aussi d’autres propriétés: dépuratif, reconstituant. On en faisait boire aux jeunes. C’était meilleur au goût et moins cher que l’huile de foie de morue vendue en pharmacie. Ce remède servait aussi bien aux hommes qu’aux animaux. De nombreuses preuves et attestations enregistrées par les maires à l’époque, démontraient que ce remède n’était pas l’œuvre d’un charlatan. Ainsi, dans toutes les fermes du Pays Fort et du Sancerrois, la bouteille du vin de Talbot a sa place dans la pharmacie familiale, comme à l’écurie pour sauver nombre d’animaux de la mortalité redoutée dans les campagnes.

LE REMANCHEUX
LE REMANCHEUX ‟Cheu Théodore” Letourneau‟Cheu Théodore” Letourneau (1862-1952) était grand et sec, portant de fines moustaches à la Clémenceau et curieusement six longs poils noirs au bout du nez. Il avait des cheveux coupés ras, une voix rude et des yeux perçants. Il fut d’abord fermier au Verdois. Son art de remancheux, qu’il tenait de son père et de son grand-père, eux-mêmes issus d’une famille de soigneux, finit par l’occuper à plein temps. Progressivement, sa renommée dépassa la région et, de partout, on venait consulter Théodore. Il était connu pour savoir tout remettre en place, des bras jusqu’aux orteils, et ce sur les hommes comme sur les animaux. Cette manipulation précise et rapide, parfois un peu brusque, c’est accompagné de la formule‟Mal, va-tant Mal” lancée avec force, ce qui atténuait un peu les cris des patients ! Il prescrivait parfois, pour des soins ultérieurs des frictions avec de l’huile de chènevis. Quand on lui demandait combien on lui devait, il répondait ‟c’que tu veux”, mais il reçut souvent beaucoup en reconnaissance d’une réelle efficacité.

HENRI CHERTIER ET HENRI AGOGUÈ
HENRI CHERTIER ET HENRI AGOGUÈ Cernoy en BerryLe village de Cernoy en Berry peut être fier d’avoir compté parmi ses habitants deux personnages célèbres (Henri Agogué est le deuxième à gauche). Le 28 juin 1919, deux anciens combattants de Cernoy-en-Berry assistèrent à la signature du traité de paix de Versailles. Un groupe de ‟ poilus ”, des blessés dont la poitrine portait la croix de guerre et la médaille militaire, avait été convié à la cérémonie. Quand Clémenceau entra, c’est vers eux qu’il se dirigea en leur serrant la main : “Nous y voilà, leur dit-il. Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est à vous que nous le devons. Merci”. La “délégation du Tigre” – ainsi fut-elle appelée – comprenait entre autres Henri Chertier et Henri Agogué. Par la suite, ils ont été fondateurs de l’association des Gueules Cassées. Démobilisé en septembre 1919, Henri Chertier redevint cultivateur à Saint- Firmin-sur-Loire, puis à Cernoy-en-Berry, où quelque temps plus tard il fut élu maire de la commune. Il fut enterré au cimetière.

HENRY DE RANCOURT DE MIMÉRAND.
HENRY DE RANCOURT DE MIMÉRAND Cernoy en BerryNé à Cernoy en 1912 ans une famille vouée aux armes, il intègre en 1931 l’École Inter Armées de Saint-Cyr et, en 1933, entre dans l’armée de l’air et devient pilote de chasse. Il rejoint le général De Gaulle en 1940 et les forces françaises libres. En 1943, parallèlement à ses missions de pilote de guerre, il crée l’école française libre de pilotage en Angleterre, puis il prend le commandement du groupe Lorraine, unité de bombardements où il effectuera 22 missions sur la France. En 1944, à Londres, il devient chef de cabinet du Général De Gaulle qui le nommera compagnon de la libération.
Après la guerre, il occupe plusieurs postes à responsabilité, comme colonel. Devenu général, il est commandant adjoint des Forces alliées Centre Europe, puis il commande le Groupement des Moyens militaires de Transport aérien. Nommé attaché militaire aux États-Unis en 1960, il est promu général de corps aérien en 1961. Il reste en poste à Washington jusqu’en 1963. Il est alors commandant en second de la force aérienne tactique alliée, de 1964 à 1965, auprès du commandant en chef des forces alliées en Europe. Grand officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, il est enterré au cimetière de Cernoy en 1992.

 

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