Le village, sa structure.
Nous sommes un des derniers pays d’Europe à conserver un patrimoine rural, mais jusqu’à quand ? La solution est de continuer à faire vivre nos campagnes, dans le fil de l’évolution qui caractérise notre pays.
Cernoy-en-Berry se situe dans les vallons du Berry avec une petite partie du territoire sur le plateau de la Sologne orléanaise.
Le bocage est un élément marquant du paysage, bien visible des points hauts de la rive droite de la vallée de la Notre-Heure qui traverse la commune et sillonne le territoire, bordé de bocages avec prairies humides.
Au Nord-Est la forêt de Saint-Brisson offre un paysage fermé de boisements.
La commune de Cernoy en Berry comprend une cinquantaine de hameaux et lieux-dits qui ont gardé des noms évocateurs du passé.
La place de l’église forme le cœur du centre ancien du bourg.
Nous avons édité ce livret qui vous permet de visiter Cernoy au travers de ses rues.
Rare particularité, Cernoy-en-Berry
présente une palette de tous les styles des maisons de la Région.
On retrouve le long des rues 4 types d’architecture des maisons, ce qui est exceptionnel et témoigne de l’implantation de Cernoy-en-Berry au carrefour de plusieurs influences.
Des maisons à pan de bois.
Des maisons de style solognot en briques qui remplacent le torchis.
Des maisons en briques disposées horizontalement ou plus souvent en feuille de fougère.
Des maisons dites de bourg du milieu du 19e siècle.
Cette maison était d’abord un relais de poste, puis un hôtel.
Le patrimoine historique
L’ÉGLISE SAINT MARTIN-SAINT LOUP.
L’ancienne église Saint-Martin-Saint Loup est datée des années 1300.
Ce ne sera qu’après la signature du concordat, en 1800, que l’église de Cernoy recommencera a prendre vie.
Mais ce sera en 1858, avec l’arrivée de l’Abbé Félix Desforges, que l’église va devenir le centre des préoccupations. La place du village va être modifiée avec le transfert de l’ancien cimetière, la démolition de l’ancienne église et la construction d’une nouvelle.
Des particularités sont à remarquer concernant l’église :
– le mystère de l’orientation Nord de la nef et du chœur qui ne respecte pas les règles liturgiques.
– une superbe girouette, qui indique les points cardinaux, avec au-dessus un ange soufflant dans une fine et longue trompette, se situe sur le toit de l’Église. Restaurée par un artisan de Cernoy en Berry, elle fut remise en place en 1995. Elle fait souvent l’objet d’une question dans les rallyes automobiles ou cyclistes régionaux.
LA PIERRE DE L’ÊTRE SUPRÊME.
Cette stèle a été trouvée dans un champ sous les broussailles du chemin du Petit Bray, à proximité du village. Elle porte l’inscription ‟ À l’Être Suprême ”. Elle a été installée dans l’Église, comble du paradoxe, car en totale contradiction avec la religion catholique !
LES CALVAIRES.
Nombreux sont les calvaires au détour des chemins qui entourent le village. Ils manifestent le temps où la passion du Christ devait être rappelée aux voyageurs. Les croix parlent par leurs symboles et leurs inscriptions de la foi vive et active de nos ancêtres. Elles sont en somme un résumé illustré de la doctrine chrétienne et catholique de notre pays. On en dénombrait, au début du siècle dernier, plus d’une vingtaine sur les routes et chemins de la commune. Croix silencieuses qui veillaient sur le monde, mais croix perdues dans les ruines ou les buissons, tombées dans l’oubli et l’usure du temps.
LE PUITS COMMUN.
Il se situe sur la petite place, à l’entrée de la route de Blancafort. Avant l’arrivée de l’eau de la ville, dans les années 1960-1970, les habitants de ce quartier du bourg se ravitaillaient en eau potable au “Puits commun”.
Souvent on faisait la queue pour tirer deux seaux d’eau. Pendant ce temps-là, les commérages allaient bon train.
LE PUITS DES BORSES.
Cet ancien puits se situe près du lavoir, sur le chemin du Moulin des Borses. Il est probable que ce puits, qui se dresse à proximité d’une longère nommée ” la Graverotte”, servait, dans l’ancien temps, à alimenter les habitants de cette partie du bourg en eau potable.
Près de ce puits, il existait également un four à chaux, appartenant à M. Besle, qui l’avait conçu dans le but de rendre service pour la construction de l’église. Il avait même ouvert une carrière dans sa terre des “Blines” au-dessus du Chemin des Borses. Malheureusement, les pierres ne furent pas utilisables, mais la chaux était de bonne qualité et M. Besle s’engagea à en fournir la quantité voulue. Quelques vestiges du four à chaux existent encore, mais sont inaccessibles.
LE LAVOIR.
Lieu emblématique de Cernoy, car c’est ici que s’est bâtie l’histoire qui vaut, aujourd’hui encore, à notre village le surnom de “Cernoy les Bérouettes”. Ce lavoir est à l’image de tous ceux existant dans de nombreuses communes du Berry. Il est construit sur le bief du Moulin des Borses avec son eau claire et est alimenté par la rivière “Notre-Heure” qui traverse paisiblement le village.
Aujourd’hui, on a du mal à imaginer l’importance que revêtait le lavage du linge de la famille pour les femmes des villages. Cette tâche fastidieuse et pénible avait au moins un mérite, elle permettait aux villageoises de se rencontrer, de “cancaner” et de prendre des nouvelles des hameaux éloignés, ce qui valait souvent aux lavoirs le surnom d’ “Hôtel des Bavardages”.
Naturellement, à cette époque là, cela provoquait autour du lavoir une animation et un joyeux désordre, amplifié par le fait que les “Rouliers, qui transportaient du bois, arrêtaient leurs “Grand’s Voitures” pour jumeler les chevaux afin de faire gravir aux attelages la côte de Châtillon sans trop d’efforts. Un jour où ces dames étaient nombreuses au lavoir, le cocher de l’omnibus à cheval de la gare de Châtillon sur Loire, avec ses récriminations, a dû énerver les lavandières. Ces dames l’ont invité à entrer dans le lavoir, et là….. “PLOUF”….. il a terminé … “L’CUL DANS L’IAU”… comme on dit dans le Berry.
Ainsi la Légende du lavoir était née pour notre plus grand plaisir et pour celui de Camille Delamour, poète patoisant berrichon, qui en a fait un poème. En 2003, cette légende a servi de thème à la création de la Confrérie des “Bérouettes” et des Traditions de Cernoy en Berry.
Notre lavoir a vraisemblablement été construit vers 1850 et, grâce aux Municipalités successives, il a été restauré et maintenu en parfait état.
Parfois, l’été, par de chaudes nuits de pleine lune, on voyait des ombres se faufiler sous le lavoir. C’était le lieu de rendez-vous des amoureux. Ah ! si les murs pouvaient parler, ils nous raconteraient de bien belles histoires d’amour!
Une nouvelle signalétique a été mise en place.
LA LÉGENDE DE LA FONTAINE SAINT LOUP.
Le chemin dit de la Fontaine Saint Loup se situe sur l’emplacement de l’ancienne voie de Cernoi à Pierrefitte. De plus à proximité du croisement de la route de Châtillon sur Loire à Aubigny, fait supposer que ces lieux étaient approximativement le centre du bourg. L’eau de cette fontaine était réputée « potable et de bon goût ».
Il existe en face de cette fontaine un terrain que la tradition populaire orale transmise de génération en génération nomme le vieux cimetière.
Saint Loup, né à Orléans vers 573 et mort le 1er septembre 623, était évêque de Sens. Il était d’une grande piété, vertueux, attentionné envers les pauvres, Il accomplit de nombreux miracles. On raconte que Saint Loup , ayant marché très longtemps dans la région couverte de sources, se soit un soir arrêté à cet endroit et, ayant soif, avait bu à la source. On peut aussi imaginer que ce nom provient du fait que de nombreux loups peuplaient la région en ces temps et que la peur du loup a engendré une Fontaine miraculeuse au nom de Saint Loup guérissant de la peur.
N’oublions pas aussi qu’à cette époque on parlait de « Birettes », créatures mi-humaines, mi-animales (souvent un corps de loup) qui hantaient les campagnes. Mais tout cela n’est qu’hypothèses et légendes.
Tout naturellement, cette source fut dédiée à la guérison de la peur ! Aussi, certains parents s’empressaient-ils de tremper entièrement une chemise, des pièces de linge appartenant à des enfants qu’on voulait protéger de la peur.
En 1886, à l’occasion de la démolition de l’ancienne église, la statue en bois polychrome fut préservée et remise dans la nouvelle église. Tandis qu’une statue en pierre la reproduisant fut implantée dans un champ en bordure de la fontaine et fixée sur un piédestal à côté d’une croix. Pour cinq sous l’on faisait dire une prière par le curé et l’on emportait, qui un bout de bois de la croix, qui une fiole d’eau de la source.
Après la guerre de 14/18, lors de querelles Église-État, la croix fut écroulée et la statue en pierre un temps mise en sécurité, disparue.
La nature ayant repris ses droits, dans les années 1970, il ne restait qu’un trou rempli d’épines et le socle endommagé.
Des âmes charitables décidèrent de restaurer et de réhabiliter l’histoire de Saint Loup et de sa fontaine.
En 1985, une souscription a eu lieu pour réaliser par un sculpteur d’Autry le Chatel, une copie en pierre de la statue originale en bois en bonne place dans l’église, mais quelques temps après, elle fut volée. Quant à la croix, une nouvelle fut érigée en remplacement de l’ancienne écroulée. La nouvelle statue en pierre prit place sur un nouveau socle au-dessus de la fontaine, qui prit le nom de la « Fontaine du Bon Saint Loup ».
En septembre 1990 l’endroit fut inauguré, béni et Cernoy en Berry a repris la tradition de fête du village, car chaque 2e dimanche de septembre, après la messe traditionnelle, a lieu la procession jusqu’à la fontaine où le prêtre bénit les fidèles avec l’eau de la fontaine.
Cette journée placée sous le vocable de “fête des Saint Loup” est la fête multiséculaire du village.
Une nouvelle signalétique a été mise en place.